LA RÉGLEMENTATION ENVIRONNEMENTALE 2020

CONTEXTE

En signant l’accord de Paris en 2015, la France a pris l’engagement de réduire drastiquement ses émissions de carbone à l’horizon 2050. Cet engagement s’est traduit par l’inscription, dans la loi énergie-climat adoptée le 8 novembre 2019, de l’objectif d’atteindre la neutralité Carbone en 2050. La Stratégie nationale Bas Carbone, publiée en 2020, est la feuille de route actuellement retenue par la France pour lutter contre le changement climatique. Elle constitue l’un des scénarios possibles pour atteindre la neutralité Carbone en 2050. Sa révision complète intervient tous les 5 ans. La réglementation environnementale 2020 (RE2020) s’inscrit dans ce contexte, tout comme l’ensemble des projets de réglementations portant sur le secteur du Bâtiment, secteur qui concentre de l’ordre de 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES) nationales et près de la moitié des consommations d’énergie finale.

ÉLABORATION DE LA RE 2020

La réglementation environnementale 2020, dont la mission principale est d’encourager la sobriété et l’efficacité énergétique, est donc sur le point de succéder à la réglementation thermique 2012.
Elle entrera en vigueur dès les permis de construire déposés en JANVIER 2022 pour les bâtiments neufs en collectif et pour l’habitat individuel
Son objectif revendiqué est d’être beaucoup plus ambitieuse que la précédente réglementation
L’habitat du futur doit impérativement intégrer l’évolution du climat et notamment le réchauffement annoncé par tous les scientifiques
Les objectifs plus ambitieux se concentrent sur deux points essentiels :
*La sobriété énergétique
* La diminution de l’impact carbone des constructions

LA SOBRIETE ENERGETIQUE

Dans la précédente réglementation, il avait été introduit des notions qui sont, à ce jour, largement intégrées par le public. La notion de B BIO et B BIO max, critères obligatoires lors d’un dépôt de permis de construire, a attiré l’attention sur la pertinence d’avoir un bâtiment performant au niveau de son isolation afin de réduire les consommations d’énergie. Il est maintenant communément acquis que l’orientation, l’exposition au soleil et la qualité de « l’enveloppe » du bâtiment jouent un rôle primordial sur le confort et les dépenses énergétiques des ménages.
La réglementation environnementale 2020 se propose de durcir les exigences en augmentant les seuils de la RT 2012. Le B bio max, c’est à dire la valeur à ne pas dépasser, qui se situe encore au-delà d’environ de 20 à 30 % des précédents seuils. En clair,cela va se traduire par une isolation sur les parois encore plus performantes, un travail plus réfléchi et pertinent sur l’exposition et la compacité des modèles de villas ou bâtiment.
Le point qui va être mis en en exergue de façon beaucoup plus accru dans la nouvelle réglementation est le fait de garantir la fraicheur des bâtiments en cas de forte chaleur en introduisant un indicateur de confort d’été
La mise en œuvre des solutions passives non consommatrices d’énergie reste un point essentiel du travail de conception et de prescription que les maitres d’œuvre et d’ouvrage auront à élaborer ensemble.
L’indicateur dont il va falloir, dès à présent, tenir compte est le DEGRÉ HEURE.
Il conviendra donc de comptabiliser les heures d’inconfort tout en sachant que l’inconfort se situe au-delà de 26° à 28° le jour et 26 ° la nuit.

9 indicateurs à calculer

Comme sur l’exigence du B BIO, il est prévu d’introduire une valeur maximum des degrés heures à ne pas dépasser. Cette valeur essentielle, notamment dans les régions du sud-est de la France, vont nous obliger à trouver des solutions pérennes afin d’apporter un confort estival aux logements qui sont apparus sous équipés et sous-évalués dans les anciennes contraintes notons que l’analyse de la consommation d’Énergie primaire : CEP (chauffage, eau chaude, ventilation éclairage) reste une donnée essentielle non remise en cause dans les nouveaux critères.

L’IMPACT CARBONE

La RE2020 en quelques mots

C’est une des nouveautés de la RE 2020 : les nouvelles constructions devront désormais respecter des exigences minimales en matière d’émissions de gaz à effet de serre, et ce, sur l’ensemble de leur cycle de vie
Il s’agit de convenir que la construction de bâtiment doit impérativement évoluer vers une sobriété CARBONE. La décarbonatation de l’énergie utilisée pour l’acte de bâtir, se veut être la voie à suivre dans les prochaines années afin de se doter d’objectifs ambitieux, la réglementation environnementale 2020 fixe des seuils dès sa mise en place.
Elle intègre également des progressions d’exigence tous les 3 ans dont le but est de réduire drastiquement le recours aux énergies fossiles et notamment le gaz (naturel propane fuel)
L’objectif final étant de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour répondre aux attentes de l’Accord de Paris.
La mise en place de fiche environnementale FDES pour les matériaux et produits mis en œuvre se traduit par un développement conséquent dans les usines de production des investissements chargés de limiter l’utilisation de l’énergie fossile et les transports. La valorisation des circuits courts dans une économie circulaire sera le maitre mot.

Des indicateurs vont être soumis à des seuils : Les émissions de GAZ A EFFET DE SERRE lié aux matériaux de construction et équipements, sur leur cycle de vie.
D’après les retours de l’expérimentation E+C-, entre 60 et 90 % de l’empreinte carbone des bâtiments neufs est liée aux phases de construction et de démolition. Dans un premier temps, l’objectif sera de bien assimiler la méthode de calcul pour la filière constructive afin de calculer au plus proche de la réalité les émissions sur tout le cycle de vie du bâtiment (50 ans). En rupture avec l’expérimentation E+C-, une approche en Analyse de Cycle de Vie dynamique a été retenue par l’administration pour valoriser le recours aux matériaux permettant de stocker temporairement du carbone (le bois par exemple).
Ainsi l’utilisation de matériaux biosourcés et peu émissifs tels que le bois seront les matériaux qui devront, petit à petit, remplacer les produits lourdement consommateurs de G.E.S enfin, l’exigence de moyen reste une constante permanente dans la nouvelle réglementation qui pérennise la mesure de l’étanchéité a l’air par des professionnels agrée par le ministère

6 indicateurs soumis seuil

EN CONCLUSION

L’ état a fixé les règles du jeu pour le futur de la construction dans les prochaines années en France. Il persiste et signe.
Le raisonnement des pouvoirs publics semble simple : qui dit baisse des émissions carbone dite utilisation d’énergie décarbonée, et qui dit énergie décarbonée dite notamment électricité nucléarisée ou renouvelable. L’objectif de la stratégie nationale de bas carbone 2050 est aujourd’hui érigé en principal horizon.
Les caps fixés par le gouvernement intègrent, dorénavant, « la fraicheur pendant les étés caniculaires » qui nous sont promis par le G.I.E.C

Le recours aux matériaux biosourcés qui stockent le carbone, aux modes constructifs peu émissifs, ou aux énergies décarbonées apparait comme horizon incontournable pour les bâtisseurs du futur.

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